Blog

En interdisant la possibilité de verrouiller l'accès aux dispositifs de maintenance des ascenseurs, l'article 3 du décret 2012-674 modifiant le CCH laisse donc penser que ce phénomène est possible et qu'il a (au moins) existé ... Sachant que les ascenseurs sont des équipements essentiels des immeubles dont les occupants sont dépendant, chaque exploitant doit se préoccuper de ce phénomène.

Un tournant technologique dans les années 90

Dans les faits la technologie des ascenseurs a réellement évoluée à partir des années 90 avec la mise sur le marché des premiers ascenseurs sans local de machinerie. C'est globalement avec ce type de technologie que ces équipements ont été dotés de composants électroniques spécialisés pouvant potentiellement être fermés à la maintenance par des tiers. Il faut donc prendre en compte que les nouvelles générations d'ascenseurs sont entièrement gérées par une électronique spécialisée... de la tête aux pieds (ou, selon, de la dalle à la cuvette) et prendre en considération que chaque constructeur développe ses propres technologies (moteurs, électroniques embarquées etc...)

Quels sont les avantages des technologies électroniques ?

Pour les constructeurs maintenanciers,  elles permettent notamment d'améliorer la productivité de construction, de montage et de maintenance.  Un ascenseur est construit avec des composants les plus standards possibles qu'il suffit de paramétrer sur site. Un ascenseur est installé dans un immeuble en construction en 3 semaines lorsqu'il en fallait 4 ou 5 avec les plus anciennes technologies. La maintenance est également simplifiée car les techniciens sont équipés de terminaux qui permettent de diagnostiquer les erreurs et paramétrer les réglages. Les composants peuvent être interrogés à distance. Les stocks de pièces de rechange peuvent aussi être simplifiées.

Pour les maintenanciers non constructeurs, les avantages sont moins évidents. Il ne peuvent plus comme avant trouver de solutions alternatives interchangeables et doivent s'approvisionner chez les constructeurs. La maintenance d'équipements électroniques spécialisés d'autres constructeurs nécessite d'obtenir et de maitriser les spécificités technologiques, de posséder les terminaux spécialisés.  L'approvisionnement des pièces détachées, les délais de livraison et les prix de cession dépendent dans ce cas de groupes concurrents dont ils deviennent dépendants.

Pour les propriétaires exploitants, les avantages sont encore moins évidents. Sur le principe les exploitants et les usagers pourraient attendre de ces nouveaux ascenseurs, qu'ils soient dépannés plus vite et que leur maintenance soit moins chère... nos études montrent que ce n'est plutôt pas le cas et que bien souvent les constructeurs mettent à profits leur spécialisation technique pour gonfler l'addition. Lorsque les propriétaires font appel à des sociétés tierces pour obtenir quelques économies ou une meilleure efficacité, ils s’exposent aussi à devoir remplacer au prix fort les technologies capricieuses distribuées à prix d'or par certains constructeurs (...indélicats, nous avons quelques exemples).

Quelles solutions ?

L'exploitant d'un ascenseur neuf installé dans un immeuble neuf, n'a pour l'instant qu'un seul choix : celui de définir les meilleures conditions de maintenance, de réparation et de dépannage pour se mettre à l'abri de surprises et ceci au juste prix. S'il choisit un autre maintenancier que le constructeur, l'exploitant devra à minima s'assurer que la nouvelle entreprise possède les documentations techniques, notices, outils définit à l'alinéa 2 de l'article 3 du décret 2012-674.

Nous proposons pour notre part aux exploitants de mettre en place des CCTP de maintenance permettant de définir les conditions adaptées à leurs interêts (Cf mission ECM)